Des poèmes sur le feu au TAG…
Je souhaite utiliser le papier dans mon approche scénographique pour inventer les formes, les volumes et les espaces de jeu en utilisant de grands rouleaux de papier kraft blanc. Les deux actrices inventeront et moduleront continuellement l’espace en manipulant en direct le papier donnant l’impression que tout naît de lui, que c’est lui qui insuffle le mouvement de l’histoire. La manipulation du papier produira un univers sonore en direct qui pourra être transformé par le musicien/régisseur présent sur scène. La manipulation en direct d’une matière aussi plastique que le papier renverra l’enfant au plaisir qu’il éprouve lui-même à la découper, la coller, la plier, à écrire ou à dessiner dessus en classe ou à la maison.
Mise en scène : Christophe Laparra
Auteur Philippe DORIN
Texte publié aux Éditions L’École des loisirs – Théâtre
Mise en scène, scénographie et lumière Christophe LAPARRA
Collaboration artistique et dramaturgie Marie BALLET
Interprétation Marion AMIAUD, Christophe LAPARRA, Patricia VARNAY
Musique live et régie Xavier BERNARD-JAOUL
Conseiller lumières Bruno BESCHERON
Dessins Matthieu FAYETTE
Durée estimée 45 min
Tout public à partir de 8 ans
Production : Théâtre de Paille
Coproduction Centre Culturel La Courée à Collégien
Subvention DRAC Hauts de France, Conseil Régional des Hauts de France, Conseil départemental de l’Oise, Ville de Beauvais
Soutien et résidences : Le TAG – Théâtre À Grigny
Dates de répétitions au TAG
-
- du 19 au 25 octobre 2020
-
du 16 au 22 novembre 2020
- du 4 au 16 octobre 2021
Illustrations : Matthieu Fayette
Plateau nu. Éclairage de service.
Un promeneur passe en fredonnant. Il sort.Une petite fille entre.
LA PETITE FILLE : Là, c’est la porte. Là, c’est le couloir. Là, c’est la cuisine. Là, c’est la table. Là, c’est la chaise. Lui, c’est mon petit frère. Pousse-toi !
Là, c’est la fenêtre. Derrière, c’est la mer. Non, c’est la montagne. Non, c’est le désert. Non ! Derrière, c’est juste un petit pré, avec des moutons, un berger et son chien.
Là, c’est le salon. Là, c’est le tapis. Ça, c’est mes chaussures. Là, c’est le fauteuil. Ça, c’est moi qui attends.
Elle s’assoit.
Un temps.
Éteins !Noir.
On entend fredonner le promeneur.
VOIX DE LA PETITE FILLE : Allume !
La petite fille est devenue une vieille dame.
LA VIEILLE DAME : Déjà ? Comme elle est venue vite, la nuit ! À peine le temps d’une pensée, et le jour a passé. Où étais-tu pendant cet éclair ? Comme elle est devenue petite, ta maison, ma vieille, tout à coup !Comme t’es devenue vieille, ma petite, soudain ! À peine le temps d’y voir et, déjà, il fait noir.
Bonne nuit, moutons ! Bonne nuit, berger ! Bonne nuit, chien ! Bonne nuit, fenêtre ! Bonne nuit, porte, table, chaise, tapis, chaussures !
Elle s’allonge.
Bonne nuit, toi !
Éteins !Noir.
Extrait de Dans ma maison de papier, j’ai des poèmes sur le feu, Philippe Dorin, L’École des loisirs, 2002.
Pour en savoir plus : site de la compagnie.