Simon Pitaqaj, artiste associé au lieu, enchaine les sessions de répétitions au TAG pour sa nouvelle création Le prince.
Dostoïevski, en préparant son roman L’Adolescent, écrivait dans ses notes : “un roman sur les enfants – rien que sur les enfants – sur un héros enfant”. Et ce spectacle se concentre sur deux des personnages du roman : le jeune Arkadi Dolgorouki, et son père biologique Versilov. Abandonné par son père naturel, Arkadi développe une haine mêlée d’attirance envers sa famille et spécialement de son père naturel.
Les époux Dolgorouki sont les domestiques de Versilov. Suite à la grossesse illégitime de Sonia Dolgorouki, son mari reconnaît l’enfant, qui portera donc son nom. A l’âge de sept ans, Arkadi est placé par ses parents dans un pensionnat où il reçoit une éducation d’élite. Il y prend conscience de son statut de batard, car sa différence sociale lui vaut d’être la risée de l’école. Durant son apprentissage, une idée émerge au fond de lui : devenir riche, afin d’être aussi puissant que son père.
Sous forme de récit, Arkadi nous raconte ses tourments, ses multiples questions, ses quêtes et ses sentiments. C’est une marmite bouillonnante qui cherche des solutions pour s’apaiser. Va-t-il recevoir l’amour tant attendu de son père ? Réalisera-t-il son idée de devenir riche ?
Texte de Fédor Dostoïevski
Adaptation, mise en scène et jeu : Simon Pitaqaj
Collaboration dramaturgie : Jean-Baptiste Evette
Travail sur le texte : Redjep Mitrovitsa
Travail corporel : Cinzia Menga
Lumières : Flore Marvaud
Création sonore : Arnaud Delannoy
Décors et accessoires : Julie Bossard
Coproduction Théâtre de Corbeil-Essonnes, Amin Théâtre / le TAG. En coréalisation avec le Théâtre Dunois.
Répétitions au TAG
- du 7 au 18 septembre 2020
- du 1er au 10 octobre 2020
- du 4 janvier au 22 janvier 2021
- du 11 au 14 octobre 2021
- du 3 au 5 février 2022 (avec une représentation le samedi 5 février dans le cadre de l’EM Fest)
Ce Touchard, il est entré, la lettre à la main, il m’a pris par l’épaule, très fort, il m’a levé de ma chaise et m’a donné l’ordre de ramasser mes cahiers.
Ta place n’est pas ici, mais là-bas, m’a-t-il dit, en indiquant une petite pièce minuscule, à gauche de l’entrée, où il y avait juste une table en bois, une chaise cannée et un divan couvert d’une toile cirée. J’y suis passé, très surpris, et très apeuré. Jamais personne ne m’avait encore traité d’une façon aussi grossière. Une demi-heure plus tard, quand Touchard est ressorti de la salle de classe, j’ai lancé des coups d’œil à mes camarades, j’ai échangé des petits rires, bien sûr, il se moquait de moi, mais, moi, je ne le comprenais pas, et je pensais que, si nous étions en train de rire, c’est que nous nous sentions gais.