Le site de la compagnie théâtrale l'Amin
 

Noir et humide

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Lene a un grand rêve : aller seule explorer la cave familiale, zone sombre et mystérieuse de la maison. Seulement, son frère lui a formellement interdit d’emprunter sa belle lampe de poche jaune… Alors, comment faire ? L’auteur Jon Fosse propose avec Noir et humide un récit d’apprentissage pour s’émanciper de nos peurs enfantines.

 

Lene est une petite fille qui n’a qu’une obsession : descendre à la cave et l’explorer, malgré ses craintes, avec la lampe de poche que son frère lui a interdit de prendre. Un jour, sa mère lui annonce qu’elle doit aller faire des courses, et son frère est également sorti. L’occasion rêvée pour Lene : elle va enfin pouvoir aller tranquillement à la cave avec la lampe de son frère. Malgré tous les risques pris pour cela, elle n’y parviendra pas : à peine a-t-elle réussi à attraper la lampe de poche, qu’elle entend son frère rentrer. Il veut montrer la lampe dont il est si fier à son ami. La tension monte, Lene se cache sous le lit la lampe à la main, son frère angoisse de ne plus trouver sa lampe… et Lene pense à tout ce qu’elle a encore raté, tout ce qu’elle n’a pas pu voir à la cave mais qu’elle continue d’imaginer… « Et c’est à ce moment-là, à ce moment précis, que Lene a décidé qu’un jour elle emprunterait la lampe de poche et descendrait à la cave où il fait noir et humide et où il y a tant de choses qu’elle ne connaît pas ».

À partir de cette situation quotidienne, se dégage la thématique des angoisses liées aux expériences que l’enfant est amené à faire autour de la notion de maison. A priori, le texte porte un lexique minimaliste, voire même saturé de répétitions, qui n’appartient ni au conte, ni à la scène, ni à la nouvelle. Le texte relève de la simplicité et de la fraîcheur. L’auteur rend finement théâtral un contenu qui n’en porte pas du tout les marques classiques. Le style de Jon Fosse possède un rythme qui va à l’encontre de tout ce que l’on propose généralement aux jeunes en ce moment. Ce rythme est évidemment en lien avec le contenu. Tandis que la mère sort faire des courses, que le frère et son copain jouent dehors, la petite fille Lene veut absolument partir à la recherche de l’inconnu. Ainsi, le texte est composé de mots très simples qui sont répétés d’innombrables fois, comme pour marquer les allers et retours de Lene, ses peurs et ses désirs de transgression. À travers une situation banale, nous découvrons tout ce qu’un enfant doit apprendre pour grandir.

 

 


Amin Théâtre, "Noir et Humide" - Photo et graphisme © Timor Rocks !


Tout public à partir de 7 ans. Durée : 50 mn.

Texte : Jon Fosse
(éd. de l’Arche, traduit du norvégien par Terje Sinding)

Mise en scène : Christophe Laluque
Jeu : Cléa Laizé, Chantal Lavallée, Robin Francier

Création lumière et scénographie : Mehdi Izza (Trafikandars)
Création musicale et sonore : Nicolas Guadagno
Costumes : Lou Bonnaudet
Régie générale : Léo Lequesne

Production : Amin Théâtre

Soutiens : L’Ancre – Théâtre royal de Charleroi, Théâtre Joliette à Marseille, Robert de Profil. Le spectacle a reçu l’Aide à la diffusion de la Ville de Paris.

La compagnie est soutenue par : DRAC Île-de-France – Ministère de la culture et de la communication (cie conventionnée), Conseil Régional d’Île-de-France, Conseil Départemental de l’Essonne.

 



 

CRITIQUES

« Christophe Laluque se confronte à l’écriture sur le fil de Jon Fosse avec une pièce à destination de la jeunesse et s’entoure d’une équipe en or pour en révéler la grande limpidité autant que les profondeurs. Noir et humide fait la part belle à la langue du Nobel de littérature et offre une partition sur mesure à Cléa Laizé qui illumine le spectacle. […] Franchir ou ne pas franchir la limite, aller au bout de ses actes, se projeter dans l’inconnu et ce qui n’existe pas encore. Derrière le fil ténu de son histoire, ce spectacle subtil et délicat, qui ne cherche pas à séduire le jeune public à grand renfort d’action et de couleurs pimpantes, a le mérite de faire confiance aux enfants, à leur capacité d’écoute et d’imagination, au suspense de l’écriture, et ne craint pas de regarder en face l’éclat froid de nos pénombres et ce qu’elles recèlent de projections infinies, comme autant de jalons pour grandir. Il s’adresse à nos solitudes réunies et nous plonge avidement dans cet état électrique propre à l’enfance, dans nos mondes intérieurs qui parfois prennent plus de place que l’à-plat du réel. Dans la cave de notre inconscient, en somme. »
Marie Plantin, Sceneweb, 12 novembre 2024 (lire l’article entier). 

« Le dispositif met d’emblée en jeu la capacité imaginative et raisonnante de l’enfant. Lene est incarnée par Cléa Laize. Elle avance précautionneusement en proférant calmement le texte qui décrit chaque sensation ressentie, chaque stratégie qu’elle échafaude face aux dangers, pour surmonter l’obstacle. Belle incarnation, car Cléa Laize ne singe pas l’enfant, elle intériorise son sérieux et ses questionnements avec retenue et justesse. […] La force du spectacle est de ne pas tomber dans les poncifs enfantins et de donner toute sa puissance à ce rite initiatique de l’enfance pour transgresser l’interdit. L’ambiance flirte avec celle d’un thriller et les enfants présents dans la salle sont subjugués par la parole et la gestuelle de Lene sur ce plateau presque nu. […] Une création exigeante, à l’esthétique minimaliste mais très habitée qui rend magistralement le texte de Jon Fosse. Une réussite plébiscitée par une jeune salle très attentive et qui mériterait une large diffusion et sans distinction d’âges ! »
Louis Juzot, Hottello, 23 avril 2024 (lire l’article entier). 

« Il faut aller plonger dans la cave interdite, braver l’interdit pour savoir enfin ce qui se cache dans le noir et ce que humide veut dire. C’est une partition qui nous rappelle à la puissance de l’enfance, ses désirs, ses peurs, son mystère. La mise en scène de Christophe Laluque est au cordeau, le jeu des comédiennes Cléa Laizé, Chantal Lavallée, du comédien Robin Francier, d’une intériorité rare. Les filets de lumière blanche et le sol miroir noir de l’imaginaire forment un spectacle exceptionnel au service de la langue de Jon Fosse. Allez-y et descendez à la cave du mystère plus profond que l’inconscient. La jubilation de l’imaginaire qui pense. »
Dominique Berody, conseiller artistique et littéraire, avril 2024.

« Christophe Laluque propose une véritable promenade en terrain sauvage, dans un théâtre qui se veut rare et poétique. Le théâtre prend ici la mesure de l’enfance : la plus insignifiante des distances, le plus banal des gestes devient un monde auquel on se risque avec précaution. »
Emma Letellier, Toute la culture, novembre 2011 (première version du spectacle).

« De son écriture précise et minimaliste, Jon Fosse rend compte des rêves de transgression d’une petite fille bridée par ses peurs. La mise en scène de Christophe Laluque transmet les interrogations de Lene de manière brute, et immerge les spectateurs dans ce petit univers noir et humide… »
Morgan Le Moullac, evous.fr, octobre 2011 (première version du spectacle).

 

Dates
  • Grigny (91), le TAG, sorties de résidence les mardi 6 février 2024 à 10h et 14h30, jeudi 8 et vendredi 9 février 2024 à 10h et 14h30
  • Paris, Théâtre Dunois, du 22 au 30 avril 2024
  • Paris, Théâtre Dunois, du 12 au 16 novembre 2024 (mardi 12 à 10h et 14h, mercredi 13 à 10h et 15h, jeudi 14 à 10h, samedi 16 à 18h (séance relax)
  • Caen (14), 32e festival Les Boréales, Théâtre du Champ exquis – Scène conventionnée d’intérêt national Art, enfance et jeunesse, le 24 novembre 2024 à 17h, le 25 à 10h et 14h30

Photos de la création (avril 2024)